Table des matières

La magie profane

Magiciens, ensorceleurs et bardes font appel à la magie profane, qui leur permet de manipuler directement l'énergie magique. Elle exige de leur part un grand talent inné (pour les ensorceleurs), de longues heures d'étude (pour les magiciens), voire les deux (pour les bardes). Ses manifestations sont souvent plus spectaculaires que celles de la magie divine (vol, explosion, transformation, …).

Préparation des sorts de magicien

Avant de partir en aventure avec ses compagnons, Mialyë, magicienne de niveau 1, consulte son grimoire et prépare deux sorts du 1er niveau (un dû à son niveau et l'autre à son Intelligence de 15), ainsi que trois du niveau 0 (les mages appellent souvent “tours de magie” ces sorts du niveau 0). Parmi les sorts de son grimoire, elle choisit charme-personne, sommeil, détection de la magie (deux fois) et lumière. Au cours de leur voyage, ses compagnons et elle sont attaqués par des maraudeurs gnolls, contre lesquels elle lance sommeil. Une fois les humanoïdes vaincus, elle utilise détection de la magie afin de savoir s'ils possédaient des objets magiques (ce qui n'est pas le cas), Le groupe décide alors de camper pour la nuit. Le matin venu, Mialyë recommence à préparer des sorts à partir de son grimoire. Lui restent en mémoire charme-personne, déteclion de la magie (une fois seulement) et lumière, préparés la veille. Choisissant d'abandonner lumière, elle prépare sommeil, déteclion de la magie et son imaginaire. Cela lui demande un peu plus d'une demi-heure, car ces sorts représentent à peine plus de la moitié du total auquel elle a droit.

Le niveau du magicien limite le nombre de sorts qu'il est capable de préparer et de lancer (voir la page du magicien), mais sa valeur d'Intelligence élevée peut lui permettre d'en préparer quelques-uns de plus (voir Table modificateurs de caractéristiques et sorts en bonus). Il peur choisir le même sort à plusieurs reprises, mais cela est alors déduit de son total.
La magie profane exige d'importants efforts mentaux. Pour pouvoir préparer un sort, le magicien doit avoir une valeur d'Intelligence au moins égale à 10 + le niveau du sort (il faut donc au moins 11 en Intelligence pour utiliser les sorts du 1er niveau).

Le repos

Le magicien ne peut préparer ses sorts que s'il est frais et dispo, état qu'il atteint après 8 heures de sommeil. Il n'est pas obligé de dormir durant tout ce temps, mais il doit au moins se reposer (déplacement, combat, incarnation, utilisation de compétence, conversation et autres tâches un tant soit peu fatigantes lui sont interdits). Si le repos du magicien est interrompu, il lui faut par la suite dormir 1 heure supplémentaire par interruption (de plus, il doit s'être reposé au moins 1 heure juste avant de s'attaquer à la préparation de ses sorts).

Même si le persongage n'éprouve jamais le besoin de dormir, il doit tout de même se reposer. Ainsi, un magicien elfe a besoin de ces 8 heures de repos pour avoir l'esprit dégagé, même si 4 heures de transe suffiraient à son corps (il peut donc se mettre en transe 4 heures durant, puis se reposer pendant les 4 heures restantes avant de se plonger dans son grimoire).

Sorts jetés durant la période de repos

Si un magicien a lancé des sorts récemment, la fatigue mentale qu'il ressent diminue sa capacité à préparer de nouveaux sorts. Quand il prépare ses nouveaux sorts le matin venu, tous ceux qu'il a jetés au cours des 8 dernières heures viennent en déduction de son quota. Ainsi, Mialyë a normalement deux sorts du 1er niveau, mais si elle a dû utiliser projectile magique au cours de la nuit, elle ne peut plus préparer qu'un seul sort du 1er niveau.

Conditions de préparation

Pour pouvoir préparer un sort, le magicien doit bénéficier de suffisamment de calme et de confort pour que sa concentration soit optimale. Il n'a pas besoin de se trouver dans un endroit luxueux, mais il lui faut éviter toute distraction (combat à proximité, bruits importants, …). Il lui est également impossible de se concentrer s'il est exposé aux intempéries, s'il subit des dégâts ou s'il rate un jet de sauvegarde.
Il ne peut pas préparer le moindre sort s'il na pas son grimoire ou si la lumière ambiante ne lui permet pas de lire. Il n'existe qu'une seule exception à cette règle : lecture de la magie, qui peut se préparer même sans grimoire. Cela explique pourquoi une bonne partie de la formation de magicien vise à enseigner cette incantation mineure, mais primordiale.

Temps de préparation

Après s'être reposé, le magicien doit consulter son grimoire pour préparer les sorts qui l'intéressent. Cela lui prend 1 heure pour préparer l'intégralité des sorts auxquels il a droit. S'il décide de n'en apprendre qu'une partie, le temps nécessaire est réduit en conséquence, mais il ne peut en aucun cas descendre en dessous de 15 minutes, minimum requis pour se mettre dans l'état d'esprit nécessaire à la préparation des sorts.

Sélection des sorts

Tant que le magicien ne prépare pas de sorts, il ne peut lancer que ceux qu'il a préparés précédemment (généralement la veille) et qu'il n'a pas utilisés. La préparation est en fait la première phase de l'incantation, et la plus longue. Chaque sort est conçu pour pouvoir être interrompu juste avant de prendre effet. Cela permet au magicien de réciter la quasi-totalité de l'incantation en avance et de l'achever en quelques instants, même dans des conditions défavorables. Son grimoire le guide dans les exercices mentaux qu'il doit faire pour obtenir l'effet magique recherché. S'il lui reste des sorts qu'il n'a pas encore jetés, il peut les abandonner pour en choisir de nouveaux.

Lorsqu'il prépare ses sorts, le magicien peut décider de laisser des emplacements de sorts “vierges”, c'est-à-dire des sorts non déterminés. Dans le courant de la journée, il peur recommencer sa préparation aussi souvent qu'il le désire pour remplir ces blancs. Par contre, il lui est impossible d'abandonner un sort au profit d'un autre ou d'utiliser l'emplacement d'un sort qu'il a déjà jeté depuis le début de la journée. Pour ce faire, il doit être frais et dispo, c'est-à-dire avoir bénéficié de ses 8 heures de repos. Tout comme la séance du matin, la préparation supplémentaire exige au moins 15 minutes, voire plus si le personnage avait laissé vierge plus du quart de son quota.

Emplacements de sorts

La page du magicien indiquent combien de sorts de chaque niveau le personnage peut jeter en une journée. Il est toujours possible d'utiliser un emplacement de sort de haut niveau pour un sort de plus bas niveau. Par exemple, un magicien de niveau 7 dispose d'au moins un emplacement de sort du 4e niveau et de deux du 3e niveau. Mais s'il préfère, il peut préparer un troisième sort du 3e niveau en lieu et place de celui du 4e. Notez qu'un magicien à l'intelligence trop basse pour lancer des sorts de tous les niveaux à sa disposition bénéficie tout de même des emplacements de sorts correspondants, mais il doit les utiliser pour des sorts de niveaux inférieurs.

Rétention des sorts préparés

Une fois le sort préparé, le magicien le garde en mémoire jusqu'à ce qu'il le lance ou décide de l'abandonner en faveur d'un autre. Quand le personnage récite l'incantation, l'énergie du sort se dégage, ce qui provoque une légère fatigue passagère. Certains objets magiques et pouvoirs spéciaux de monstres peuvent effacer les sorts de l'esprit d'un magicien.

Mort et rétention des sorts

Si le personnage meurt, tous les sorts qu'il avait en mémoire s'effacent automatiquement. Des sorts particulièrement puissants (tels que rappel à la vie, résurrection ou résurrection suprême) permettent de récupérer l'énergie magique en même temps que l'âme du défunt.

Ecrits de magie profane

Pour coucher un sort sur le papier, le magicien utilise des symboles complexes représentant les forces magiques invoquées par l'incantation. Ces symboles constituent un langage universel de la magie, que les magiciens ont découvert, pas inventé. Tous ont recours au même “alphabet” ésotérique, et ce quelle que soit leur langue natale. Cela étant, chacun l'utilise à sa façon (la magie profane se caractérise par une approche extrêmement personnelle), de sorte que même le plus puissant archimage doit prendre le temps de déchiffrer les inscriptions magiques d'un autre magicien.

Pour déchiffrer une incantation de magie profane (c'est-à-dire, par exemple, sur un grimoire ou un parchemin), il faut réussir un test d'Art de la magie (DD 20 + niveau du sort). En cas d'échec, le personnage doit attendre le lendemain pour réessayer de comprendre ce sort. Lecture de la magie déchiffre automatiquement un texte magique, sans qu'un test de compétence soit nécessaire. Si la personne qui a rédigé le texte est présente et assiste le lecteur, le succès est, là aussi, garanti.

Une fois le document magique déchiffré, sa compréhension est définitivement acquise. C'est un peu comme résoudre une énigme : une fois la solution connue, la retrouver ne pose plus de problème. Quand le texte est compris, le magicien identifie le sort et obtient une idée plus ou moins précise de ses effets (détaillés dans la description). Si le texte est rédigé sur un parchemin et si le lecteur est adepte de la magie profane, il peut tenter d'utiliser le sort du parchemin.

Emprunt de grimoire

Un magicien peut utiliser un autre grimoire que le sien pour préparer une incantation qu'il connaît (et qui se trouve dans son propre grimoire), mais le succès n'est pas assuré. Pour commencer, il doit déchiffrer le texte (voir Écrits de magie profane, ci-dessus). Puis, il doit effectuer un test d'Art de la magie (DD 15 + niveau du sort).
En cas de succès, il peut préparer l'incantation comme il se doit. A chaque nouvelle préparation, il lui faut refaire le test d'Art de la magie, même s'il a déjà utilisé ce grimoire pour le préparer.
En cas d'échec, il doit attendre le lendemain avant de tenter à nouveau de préparer le sort à partir de ce grimoire bien précis (mais, comme indiqué ci-dessus, il n'a pas besoin de déchiffrer le texte de nouveau).

Ajout de sorts au grimoire

Les magiciens disposent de plusieurs méthodes pour ajouter de nouveaux sorts à leur grimoire. Ceux qui ont choisi de se spécialiser dans une école de magie n'ont accès qu'aux sorts autorisés.

Sorts acquis en montant de niveau

Les magiciens se livrent à de nombreuses recherches entre leurs aventures. Chaque fois que l'un d'eux gagne un niveau, il choisit deux nouveaux sorts (son niveau doit toutefois lui permettre de les lancer), qu'il peut ajouter à son grimoire. S'il a choisi de se spécialiser dans une école de magie, l'un de ces sorts doit être issu de cette école.

Sorts copiés à partir d'un parchemin ou d'un autre grimoire

Il est possible d'augmenter son répertoire de sorts lorsque l'on obtient un parchemin de magie profane ou le grimoire d'un autre magicien. Quelle que soit la source du sort, le personnage doit commencer par le déchiffrer (voir Écrits de magie profane, ci-dessus), après quoi il lui faut passer une journée entière à étudier le sort. Ensuite, il effectue un test d'Art de la magie (DD 15 + niveau du sort). S'il est spécialisé dans une école, il bénéficie d'un bonus de +2 au jet de dé pour tour sort faisant partie de son école de prédilection. En contrepartie, il est incapable d'apprendre les sorts des écoles de magie interdites par la sienne.

En cas de succès, le magicien comprend la formule et peut la recopier dans son livre de sorts (voir Copie des nouveaux sorts, ci-dessous). Si le sort provenait d'un autre grimoire, celui-ci ne pâtit pas de l'opération; par contre, s'il était rédigé sur un parchemin, ce dernier s'efface quand le sort est recopié.
En cas d'échec, le magicien est incapable de comprendre le sort. Il ne peut pas réessayer de l'apprendre (même à partir d'une autre source) avant d'avoir amélioré sa compétence d'Art de la magie. La copie ne se fait pas et le parchemin magique ne s'efface pas.

En général, les magiciens font payer le privilège de copier des sorts depuis leur grimoire. Ce coût est le plus souvent égal à 50 po x niveau du sort. Cependant, de nombreux magiciens jaloux exigent un prix exorbitant contre leurs sorts de haut niveau, du moins quand ils daignent les partager. Les magiciens qui s'entendent bien échangent souvent des sorts de même niveau gratuitement.

Recherche indépendante

Le magicien a la possibilité d'effectuer des recherches de son côté pour trouver un sort existant ou, au contraire, pour en inventer un de son cru.

Copie des nouveaux sorts

Lorsque le magicien a compris un nouveau sort, il peut le recopier dans son grimoire.

Temps nécessaire

La copie exige 24 heures, quel que soit le niveau du sort.

Espace requis

Un sort prend 1 page par niveau (une incantation du 2e niveau s'étalera donc sur 2 pages, une du 5e niveau sur 5, …). Même un sort du niveau 0 (tour de magie) demande une page. Un grimoire comprend 100 pages.

Coût du matériel

Le nécessaire à écrire (plume, encre et autres) coûte 100 po par page. Noter que le magicien n'a pas besoin d'acquitter ce coût (ni de passer le temps exigé) pour les sorts qu'il gagne en montant de niveau, ils font partie intégrante de ses recherches.

Remplacement et copie des grimoires

Un magicien peut suivre la procédure d'apprentissage des sorts pour reconstituer un grimoire perdu. Les sorts qu'il a encore en mémoire peuvent être recopiées directement, au coût de 100 po la page (comme indiqué dans Copie des nouveaux sorts, ci-dessus). Les sorts s'effacent aussitôt de son esprit, comme s'il les avait lancés.

Dans le cas où il n'a pas préparé le sort, il peut le faire à partir d'un grimoire emprunté (voir ci-dessus), après quoi il n'a plus qu'a le coucher sur le papier.

La procédure est la même lorsque l'on cherche à recopier un grimoire existant (par exemple pour avoir une copie de secours), si ce n'est qu'elle s'avère bien plus facile. En conséquence, le temps requis et le coût par page sont réduits de moitié.

Vente des grimoires

Les grimoires trouvés au fil des aventures peuvent être vendus contre un nombre de pièces d'or égal à la moitié du coût d'achat et d'écriture des sorts qu'il renferme (50 po par page). Un grimoire dont les cent pages sont pleines vaut donc 5 000 po.

Bardes et ensorceleurs

Bardes et ensorceleurs font aussi appel à la magie profane, mais ils n'ont pas de grimoires et ne préparent pas leurs sorts à l'avance (voir la description de chacun dans leurs pages respectives).

Une valeur de Charisme élevée peut leur permettre de jeter quelques sorts de plus (voir table modificateurs de caractéristiques et sorts en bonus). Ils doivent avoir un minimum de 10 + niveau du sort en Charisme afin de pouvoir lancer l'incantation concernée.

Procédure quotidienne

Chaque jour, bardes et ensorceleurs doivent se préparer mentalement à jeter des sorts. Pour ce faire, ils ont besoin de 8 heures de repos (comme les magiciens), après quoi ils se concentrent 15 minutes durant. Le barde doit chanter ou jouer d'un instrument de musique pendant qu'il se livre à cet exercice. Ce laps de temps prépare l'esprit du personnage à utiliser de nouveaux sorts. Sans cela, il ne peut pas récupérer les sorts qu'il a lancés la veille.
Par exemple, Gimble, barde de niveau 7, peut jeter un sort du 3e niveau (il s'agit d'un sort en bonus, obtenu grâce à son Charisme de 16). S'il l'utilise, il ne pourra y faire appel de nouveau que le lendemain, et encore, à condition qu'il se soit mentalement préparé.

Sorts jetés durant la période de repos

Comme pour les magiciens, les sorts que bardes et ensorceleurs ont lancés au cours des 8 heures précédant leurs exercices mentaux sont déduits de leur quota.

Ajout de sorts au répertoire

Bardes et ensorceleurs gagnent des sorts chaque fois qu'ils montent de niveau, c'est leur seule occasion d'en gagner. Chaque fois que le personnage gagne un niveau, il suffit de consulter la table de sa page pour connaître le nombre de nouveaux sorts qu'il peut choisir dans sa liste. Si le MD le permet, le personnage peut éventuellement sélectionner des sorts étrangers à cette liste, pour peu qu'il ait appris leur existence par un moyen ou un autre (voir Sorts dans la description de l'ensorceleur).
Par exemple, en passant au niveau 2, Hennet l'ensorceleur gagne un nouveau sort du niveau 0. Il peut le choisir dans la liste destinée aux magiciens et ensorceleurs, à moins qu'il n'ait découvert un sort qui l'intéresse davantage sur un parchemin profane ou un grimoire.