Corpus draconique 3.5

Si vous avez choisi un système monothéiste, dualiste ou éthique, vous n'avez besoin que d'un ou deux dieux. Si vous avez opté pour l'approche traditionnelle exploitant plusieurs divinités au sein d'un panthéon associé ou dissocié, vous devrez vous assurer qu'il existe un dieu pour chaque classe, chaque race et chaque alignement de personnage.
Ainsi, combien vous faut-il de dieux ? Eh bien, cela dépend de la mesure dans laquelle vous souhaitez que l'alignement des personnages colle avec celui des divinités.
Le jeu D&D ne propose pas de règles précises en ce qui concerne l'alignement qu'il faut avoir pour vénérer un dieu, à l'exception notable des prêtres dont l'éthique doit se situer à un cran au plus de celui de leur divinité tutélaire. La plupart des personnages joueurs préféreront cependant choisir un dieu dont l'alignement est proche du leur. Dans votre monde, il pourrait être envisageable qu'un rôdeur loyal bon vénère une divinité chaotique mauvaise de la chasse, mais un tel fidèle ne serait jamais véritablement le bienvenu au sein d'un culte dédié à un dieu mauvais, et beaucoup de joueurs seraient gênés par une telle possibilité.

En partant du principe que votre monde inclut toutes les races courantes, la première chose à faire est de décider des dieux qui gouvernent chaque race humanoïde : nain, elfe, gnome, halfelin et orque. Si votre campagne inclut d'autres races, vous aurez besoin d'autres divinités. L'alignement de chacune doit correspondre à celui qui prédomine au sein de ladite race. Un personnage humanoïde qui est doté d'un alignement radicalement différent de sa divinité raciale peut choisir un dieu en fonction de sa classe et de son alignement.
Ensuite, vous devrez fournir des dieux en nombre suffisant pour que tout personnage puisse choisir une divinité tutélaire appropriée à sa classe. L'alignement de cette divinité doit être le même que celui du personnage, ou présenter au moins un élément (Bien, Chaos, Loi ou Mal) en commun, sans opposé possible. Par exemple, un barbare chaotique bon peut faire son choix entre une divinité neutre bonne et une autre chaotique neutre, car chacun de ces alignements a un élément en commun avec celui du personnage. Il ne doit pas être forcé à choisir une déité chaotique mauvaise, car l'élément mauvais de son alignement est directement opposé au sien.

Le tableau ci-contre dévoile les combinaisons possibles entre les divinités et les adorateurs d'un panthéon nouvellement créé. Cette formule minimale de panthéon comprend suffisamment de dieux pour présenter les différentes combinaisons de classe et d'alignement aux personnages de la campagne.

Avant de définir les divinités dont nous aurons besoin pour peupler notre panthéon, nous devons d'abord diviser les onze classes en quatre groupes, en fonction de leur nature générale :

• Combattants : barbares, guerriers, moines, paladins et rôdeurs.
• Roublards : bardes et roublards.
• Utilisateurs de magie profane : ensorceleurs et magiciens.
• Prêtres : druides et prêtres.

Commençons par les personnages combattants. Partons du principe qu'un dieu loyal bon, un autre chaotique neutre et un dernier neutre mauvais suffisent pour donner à chaque barbare, guerrier, moine, paladin et rôdeur au moins un dieu auquel s'affilier (voir schéma 1 du tableau). Le code de couleur indique le type de personnage susceptible de vénérer un dieu donné. Sur le schéma 1, la divinité chaotique neutre (en vert) conviendrait à un barbare, un guerrier ou un rôdeur qui serait neutre, chaotique bon, chaotique neutre ou chaotique mauvais. La divinité loyale bonne (en bleu) conviendrait à un personnage loyal bon, loyal neutre ou neutre bon. La divinité neutre mauvaise (en marron) conviendrait aux alignements neutre, loyal mauvais, neutre mauvais ou chaotique mauvais.
Les schémas 2 et 3 fonctionnent sur le même principe. Choisissons trois alignements de divinités, qui couvrent toutes les combinaisons de classe et d'alignement possibles pour les personnages roublards et utilisateurs de magie profane. Utilisons ensuite le même type de tableau de couleurs que pour le schéma 1, qui montre à quelle divinité on associe les combinaisons de classe et d'alignement. Notez que dans les schémas 2 et 3, les cases représentant les personnages neutres contiennent les trois couleurs, ce qui signifie que n'importe quelle divinité convient à ce personnage.
C'est bien plus simple pour la catégorie des prêtres. Comme l'alignement d'un druide doit présenter au moins un élément neutre, une unique divinité neutre suffit aux personnages (voir schéma 4). Les prêtres sont libres de choisir n'importe quel dieu, aussi longtemps que celui-ci affiche un élément d'alignement semblable à celui de son prêtre, sans opposition possible.
Les schémas 5 et 6 dévoilent deux autres grilles d'alignement possibles que vous pouvez utilisez, mais il existe de nombreuses autres alternatives. Le plus important est que tout groupe de trois divinités doit proposer une variété d'alignements suffisante pour qu'un adorateur issu de n'importe quel alignement ait au moins un dieu possible.

Les règles de base proposent vingt-deux domaines de prêtre. Les domaines associés aux divinités dépendent largement des attributions de chacune d'entre elles. Vous aurez donc à vous assurer que votre panthéon offre ces vingt-deux domaines, sans quoi certains sorts ne seront pas disponibles dans votre campagne. Si vous souhaitez ajouter d'autres domaines, vous devrez également les attribuer aux divinités.

Dès lors que vous avez attribué un dieu à chaque classe et chaque alignement, sans oublier chaque race si vous le désirez, il vous faut les étoffer un par un, en leur donnant un nom, des attributions, une courte histoire et un dogme. Vous penserez peut-être que le panthéon minimal de dix à quinze divinités, dont nous venons de discuter, ne convient pas à votre campagne. Peut-être une société ou un culte religieux mérite-t-il une divinité très différente de celles que vous avez créées. Si c'est le cas, rajoutez tous les dieux nécessaires pour combler les trous.