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Les Royaumes oubliés, les Marches d'argent - Faune et flore
Le milieu accidenté des Marches d'Argent offre une grande variété d'environnements aux animaux et plantes de la région. Les vallées abritées des rivières Surbrin et Rauvin sont plus clémentes, plus ensoleillées et généralement beaucoup plus tempérées que les hauts cols des montagnes Nétheres ou des montagnes de Glace. Le Nord est dominé par les grandes forêts, les hautes prairies, les landes et les pics battus par les vents. Bien arrosées par des pluies régulières tout au long de l'année et la fonte des neiges au printemps, ces terres peuvent être plus hospitalières que ne le suggèrent les faibles températures et les vents implacables qui sévissent dans la région.
La flore
Pendant des siècles, le Nord a fourni du bois aux terres habitées bénéficiant d'un climat plus doux. Pourtant, la plus grande partie de la région semble être restée comme elle l'a toujours été - un pays recouvert d'arbres à l'exception des hauteurs rocailleuses enneigées. Mais en réalité, les phandars se raréfient du fait de l'exploitation abusive de la forêt et l'on ne trouve plus, sinon dans les parties les plus inaccessibles du Nord, ces arbres gigantesques qui étaient encore répandus trois siècles auparavant.
Le climat humide et frais associé à l'activité croissante des bûcherons ont contribué à réduire à la fois le nombre et l'intensité des feux de forêt par rapport aux années précédentes, on rencontre donc encore de grandes forêts sombres partout dans le Nord. Toutes sortes d'espèces appréciant le froid poussent à foison sur la côte des Épées septentrionales, de la prêle jusqu'aux lichens, mais les plus petites et les plus discrètes sont souvent négligées lorsque des arbres s'élèvent de toutes parts vers les cieux.
Les arbres
Les différentes essences d'épicéas et de pins constituent les arbres les plus répandus des Marches d'Argent. La plupart des arbres à feuilles caduques n'apprécient pas la région, à l'exception des terres plus basses et plus méridionales, bien que les felsuls puissent survivre sous des températures étonnamment froides et sur des sols singulièrement rocailleux.
Alors que le voyageur descend plus au sud des froides montagnes, vers les vallées de la Rauvin, les essences caduques deviennent de plus en plus fréquentes. Les espèces les plus courantes sont les saules céruléens, les arbres cendrés et les voûtes sombres. On trouve également des chênes et des érables qui cèdent la place à des bouleaux et écorces d'argent dans les terres marécageuses. Au sud de la Rauvin, de nouvelles espèces d'arbres à feuilles caduques apparaissent - frêne, châtaigner, hiexel, bois de fer, laspar et phandar. Certains forestiers avancent que toutes les essences qui n'exigent pas une abondance de soleil ou qui donnent des fruits comestibles juteux peuvent être trouvées dans le Nord, à condition de chercher assez longtemps. Voici des précisions sur les espèces les plus courantes ou les plus importantes.
Arbre cendré
Le nom provient de l'apparence sombre et étrange que revêtent les bosquets très denses formés par ces arbres qui poussent droit comme des flèches jusqu'à dix-huit mètres de hauteur. Leur tronc lisse et nu est couronné par un halo de petites branches semblables à de la dentelle. Les arbres cendrés arborent une écorce noire qui prend une teinte grise argentée peu après que l'arbre ait été coupé ou écorcé. Le bois qui se trouve en dessous est d'une couleur sombre et se révèle aussi dur que du fer.
La plupart des espars et des poutres servant à la construction des toitures de Faerûn sont faits à partir d'arbres cendrés. Très résistants au feu, ils se consument lentement au lieu de s'enflammer. Les arbres cendrés parviennent à échapper aux feux de forêts et aux haches des bûcherons à la recherche de bois à brûler. Grâce à cela, les arbres cendrés sont largement répandus à travers tout Faerûn.
Écorces d'argent
Fins et droits, atteignant rarement une hauteur supérieure à 3,60 mètres, ils sont abondants et forment des fourrés. Le bois de l'écorce d'argent est rougeâtre et se dessèche entièrement une fois coupé. Il devient alors très léger et même très cassant un an environ après la coupe. L'écorce de cet arbre est lâche et peut être facilement arrachée, ses feuilles larges et ovales d'un rouge vif sont cireuses au toucher, le bout de la feuille est pointu et ses bords sont garnis d'une petite denture en dents de scie. Elles sont toutefois assez solides pour permettre de transporter du petit gibier ou de jeunes spécimens.
Le tronc de l'écorce d'argent fournit les plus démunis en bâtons, perches et pieux (une fois que la pointe a été aiguisée et durcie à feu doux), mais la fragilité de ce bois en fait un matériau peu adapté à la fabrication des lances, des clôtures ou autres ouvrages structurels. L'écorce d'argent prospère sur les sols humides à travers tout Faerûn.
Felsul
“Une parodie d'arbre”, tel est le jugement généralement porté sur le felsul. La plupart des gens, acquiescent lorsqu'ils contemplent pour la preniière fois ces arbres noueux et tortueux, d'une teinte cannelle poussiéreuse qui rejettent constamment des lamelles d'écorce pourrie. Le bois du felsul s'effrite, se fend, se craquelle, brûle mal, et est trop fragile et difforme pour être d'une quelconque utilité en tant que matériau de construction ou pour servir à la confection de meubles.
Au début du printemps, le felsul se couvre brièvement de fleurs. Un grand sac de fleurs de felsul rapporte entre 5 et 30 pièces d'argent selon la taille et l'abondance des fleurs au cours d'une année. Une fois écrasés, les pétales produisent un parfum coûteux prisé à travers tout Faerûn. Les racines du felsul sont parfois utilisées pour les sculptures de petite taille çomme les symboles religieux, les figurines et les jouets.
Les felsuls affectionnent les climats froids et les sols pauvres. Ils poussent ainsi sur les rochers escarpés, à flanc de falaise et dans les crevasses où peu d'autres espèces d'arbres peuvent s'épanouir. En beaucoup d'endroits rocailleux du Nord, les felsuls sont les seuls arbres que le voyageur peut apercevoir.
Hiexel
Arbres droits de forme ovale avoisinant habituellement les 9 mètres, les Hiexels peuvent atteindre une taille respectable d'une vingtaine de mètres dans les endroits protégés. Ils possèdent des branches clairsemées aux courbes douces, un bois cireux fragile de couleur verte (simplement appelé “hiexel”) et une écorce d'un vert argenté. Le hiexel pourrit facilement et produit une épaisse fumée huileuse lorsqu'il se consume. Il est ainsi fréquemment utilisé pour les signaux de fumées, pour fumer la viande ou le poisson ou encore pour chasser les bêtes ou les ennemis réfugiés dans un lieux clos. L'écorce du hiexel est utilisée dans la confection des reliures. Fixé à l'aide de chevilles de bois et scellé avec de la boue et des serre-joints de mousse, le hiexel aide également à assurer l'étanchéité des murs des bâtiments en bois.
À mesure qu'ils poussent, les hiexels se dessèchent de manière inégale et les vent violents abattent ainsi souvent les plus grands spécimens ou les plus âgés. Le hiexel ne convient pas aux traîneaux, aux ponts et d'une manière plus générale aux ouvrages exigeants. Ce bois ne devrait pas non plus être utilisé pour les objets magiques. En effet, sa nature instable rend les objets fragiles et ceux-ci se briseront au bout de quelques années dans le meilleur des cas.
Les hiexels sont très répandus dans les Vaux où ils poussent en formant des fourrés dans les ravines et sur les flancs des coteaux. Ils sont plus rares dans le Nord, mais se trouvent éparpillés un peu partout au sud des montagnes Nétheres et plus particulièrement dans la vallée de la Rauvin et le val Delimbiyr.
Laspar
Essence à feuille persistante d'une couleur vert olive, les laspars sont souvent pris pour des arbres morts par des voyageurs de passage. Les laspars ressemblent à des cèdres trapus excédant rarement une hauteur de 9 mètres, ils arborent un feuillage dense à travers lequel il est difficile de repérer quoi que ce soit, une tâche encore plus ardue en présence d'un bosquet.
Les aiguilles du laspar sont plates et ont un bout arrondi. Elles poussent en formant des groupes sphériques (“huppes”) au bout de branches délicates qui s'élancent à partir d'un tronc solide et droit. Le tronc est recouvert d'une écorce d'un vert poussiéreux dont la surface est formée de petites plaques concaves entrecroisées. Sous cette écorce se cache un bois d'une couleur dorée qui se travaille aussi facilement que le pin. Il est également poisseux et produit trop de flammèches pour être brûlé sans danger.
Les aiguilles écrasées servent à fabriquer des parfums qui sont souvent utilisés pour confectionner des torches ou des bougies de qualité supérieure. Les laspars poussent partout à l'ouest de Thay et au nord de la forêt de Léthyr. Ils prospèrent aux bords de la passe de Tournepierre et le long du val Delimbiyr, jusque dans la forêt Lointaine.
Phandar
Ces arbres peuvent atteindre une hauteur de 18 mètres. Leurs branches courbées, souples et incroyablement solides poussent en grand nombre sur un tronc massif et noueux. Leurs feuilles triangulaires tachetées de diverses teintes vertes ornent leurs branches qui prennent une forme rappelant un œuf couché dont l'axe principal (la “queue” de l'arbre) pointe dans la direction opposée à celle des vents dominants. Ainsi, dans un bosquet de phandars, les arbres semblent tous indiquer la même direction. Certains aventuriers affirment que ces arbres ressemblent aux redoutables monstres connus sous le nom d'enlaceurs.
Le bois du phandar est d'une couleur marron verdâtre rayée de fines lignes de fibres noires qui, lorsque ce matériau est utilisé pour fabriquer des bijoux, forment de remarquables vagues de lignes parallèles et ondulées. Les manches des outils, des armes et les arcs sont souvent fabriqués à partir du bois de phandar alors que la courbure de ses branches le rend peu adapté au façonnage des lances, bâtons et autres objets pour lesquels des essences aux branches plus rectilignes sont préférées.
Les phandars sont très résistants, les souches donnent souvent naissance à de nouveaux spécimens et les branches coupées peuvent produire de nouveaux plants. Ces qualités ont certainement sauvé cet arbre de l'extinction. Les bûcherons apprécient le tronc du phandar qui est capable de soutenir les toits les plus lourds et peut être sculpté pour accueillir des traverses sans se fendre ou se fragiliser. Si l'on trouve des phandars à travers tout Faerûn, ils se font rares au nord de la Haute-forêt et deviennent de plus en plus rarissimes du fait de la surexploitation dont ils sont victimes.
Les arbustes
Bien que les arbres soient plus reconnus et qu'une plus grande valeur leur soit attribuée, les essences de petite taille sont plus nombreuses et recouvrent presque tous les talus des campagnes du Nord. La plupart d'entre eux ne sont considérés que comme des buissons épineux gênants, depuis la canne à baie jusqu'à la solide “vigne épineuse” que beaucoup de forestiers ont coupée et assemblée pour en faire des cordes improvisées. D'autres, comme les fougères et les prêles, répandues dans les zones sablonneuses et ombragées, sont simplement considérées comme inutiles (bien que les habitants des forêts utilisent souvent les prêles pour récurer les marmites et les casseroles).
Quelques arbustes méritent toutefois que l'on s'attarde davantage sur eux du fait de leur utilité ou de leur prédominance dans le paysage. L'un d'entre eux, la griffe de Heaum, est détaillé dans la flore des Royaumes. Les autres sont décrits ci-dessous.
Hivernoisier
Ces vignes enchevêtrées sont d'une teinte marron poussiéreux et rejettent constamment des lambeaux d'écorce. Elles forment habituellement des rouleaux sphériques qui atteignent la taille d'un buisson et sont souvent envahies par des petites plantes rampantes au point d'apparaître considérablement denses. Les feuilles gris argent des hivernoisiers poussent à l'automne, mais ce n'est qu'après que des températures glaciales se soient régulièrement installées que les vignes, apparemment nues et sans vie, se fendent pour laisser apparaître des baies blanches cireuses au goût aigre-doux. De nombreux oiseaux et petits habitants de la forêt (et plus d'un humain affamé et désespéré) dépendent des hivernoisiers - notamment parce que ces fruits peuvent être mangés gelés et qu'ils sont délaissés par les cerfs qui détestent leur goût.
Pin des sols
Ce pin rabougri dépasse rarement une hauteur de 30 centimètres, mais il pousse près du sol dans toutes les directions tel une “araignée sur le dos” comme l'a dit un jour un forestier. Les pins de sol constituent un danger pour les chevaux. En effet, ils masquent le sol des sommets de nombreuses collines du Nord et ceux des landes en contrebas. Ils s'épanouissent dans les endroits battus par les vents glacés où les espèces moins résistantes ont du mal à survivre.
Les pignes du pin des sols nourrissent de nombreux oiseaux de petite taille, ainsi que de nombreuses créatures à fourrure, et leurs aiguilles offrent une couverture pour les prédateurs comme pour les pièges destinés à blesser ou capturer des humains. Comme cela est le cas avec certains épicéas, l'écorce du pin des sols peut être bouillie afin de produire une boisson douce très fraîche qui rafraîchit sans enivrer.
Pouceboisier
Cet arbuste dont l'aspect se rapproche d'un globe, d'une couleur jaune vert et aux feuilles irrégulières, est garnis tout au long de l'année de baies blanches de la taille et de la forme d'un pouce humain. Ses fruits charnus sont comestibles et peuvent être transformés en chandelles et brûlés. Ils ont ainsi permis à de nombreux voyageurs affamés ou égarés de rester en vie alors même que ces baies sont rarement reconnues pour leur goût. Les racines de pouceboisier peuvent être bouillies pour fabriquer de l'encre ou une teinture gris ardoise tenace.
Les herbes et plantes terrestres
Il pousse un si grand nombre de plantes médicinales ou d'espèces comestibles dans le Nord que les experts botanistes les connaissent rarement toutes. Des lichens et des mousses, jusqu'aux fleurs sauvages, plantes à larges feuilles et tubercules, les terres sauvages offrent une grande variété d'épices et d'ingrédients pour les onguents et potions de soins ainsi que pour les médicaments qui calment la douleur ou aident à trouver le sommeil.
Rechercher des herbes | |
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Trouver une herbe particulière n'est pas aussi aisé qu'une simple promenade dans les bois pour ramasser quelques fleurs. Rechercher des herbes exige un jet réussi de Survie ou de Connaissances (herboristerie) dont la difficulté varie en fonction de la rareté de l'herbe dans les environs immédiats. | |
Rareté de l'herbe | DD du jet |
Commune | DD 10 |
Peu commune | DD 20 |
Rare | DD 30 |
Absente | Impossible |
N'importe quel personnage peut tenter de trouver des herbes en effectuant un jet de Fouille, mais cela n'est autorisé que lorsque le DD nécessaire pour l'herbe recherchée est de 10 ou moins. Chaque tentative requiert 10 minutes et couvre approximativement un carré de terrain de 30 mètres de côté. Un personnage doté de l'aptitude d'instinct naturel (un druide, par exemple) n'a besoin que de 1 minute par tentative. |
Amaunauth (rare)
Également connue sous le nom de “fleur verte” du fait de ses superbes feuilles vertes qui s'ouvrent telle une floraison d'étoiles près du sol, l'amaunauth est une mauvaise herbe résistante à large feuille. Elle pousse dans les endroits les plus froids du Nord, du nord de la vallée du Dessarin jusqu'aux terres où règnent la neige et la glace. Mangée crue, l'amaunauth est nuisible aux humains, aux elfes, aux orques et à toutes les espèces apparentées aux gobelins, y compris les métis relevant de ces races. Elle n'a cependant pas d'effet sur les nains, les gnomes, les halfelins, les créatures féériques et les gnolls. Les chevaux, chèvres, moutons, rothés et cerfs ne subissent également pas d'effet préjudiciable.
Le poison appelé amaunauth est préparé à partir de la sève ou du suc de cette mauvaise herbe. Un herboriste peut concocter ce poison en écrasant les feuilles, en faisant bouillir la plante entière ou en dissolvant les feuilles dans de l'alcool (jet d'Artisanat (Alchimie) ou de Connaissances (herboristerie), DD 15, et une journée de travail pour le fabriquer). Une seule de ces plantes permet de produire 1d4 + 2 doses.
Embramaphe (commune)
Cette haute plante à fleur aux pétales irréguliers d'un pourpre profond croît sur les sols ensoleillés. L'embramaphe est un antidote à de nombreux poisons, maladies, moisissures et pourritures. Ses effets varient cependant en fonction des individus. Ses feuilles et tiges, ingérées ou écrasées, puis frottées contre la peau, sont efficaces tout au long de l'année. Également connue sous le nom de “bonne fleur”, du fait de ses effets bénéfiques, l'embramaphe n'a quasiment pas de valeur marchande car elle perd ses vertus médicinales dans la journée au cours de laquelle elle a été cueillie.
Une dose d'embramaphe confère un bonus de +4 aux jets de Premiers secours lorsqu'il s'agit de lutter contre un empoisonnement ou une maladie. Un seul plant d'embramaphe produit 1d4 doses.
Varathar (peu commune)
Également appelée “éclat de lune” du fait de la lueur bleu argent qui émane d'elle à la lumière de la lune, la varathar est une plante rare peu attrayante qui tapisse le sol sur lequel elle pousse et ressemble a un amas de champignons marrons déchiquetés. Un personnage peut administrer une dose de varathar en réussissant un jet de Premiers secours (DD 10). Une créature ainsi traitée récupère 1d4 points de vie. Le DD du jet de Premiers secours nécessaire pour administrer la varathar augmente de +10 par dose prise au cours d'une journée. Il est donc difficile pour une créature de bénéficier plus d'une ou deux fois par jour de ses effets.
La varathar conserve ses vertus curatives pendant 1d4 + 1 jours après la cueillette et sa valeur marchande atteint 10 po par dose, une plante donnant habituellement 1d4 doses.
La faune
Le Nord est une région habitée par de nombreux monstres. Un chasseur modérément compétent est toutefois sûr de trouver tous les jours du gibier pour concocter un ragoût ou le faire cuire à la broche. En dépit des conditions climatiques difficiles qui sévissent dans l'ensemble des Marches d'Argent, le fait que cette contrée soit peu peuplée permet aux diverses créatures qui la peuplent de prospérer. Si nombre d'entre elles tombent sous les griffes et les crocs des autres monstres ou deviennent la proie du froid impitoyable qui règne ici, les naissances sont encore plus nombreuses. Parmi les grands prédateurs, seuls les dragons semblent survivre à long terme - la population des orques augmente considérablement jusqu'à ce que la nourriture vienne à manquer dans les montagnes, des hordes se déversent alors vers le sud et sont à l'origine de grands massacres au cours desquels le peuple des orques finit par être décimé.
Il s'agit là d'un cycle mortel, mais néanmoins naturel. De nombreuses espèces prospèrent puis semblent disparaître pour se relever de nouveau. Deux phénomènes viennent cependant troubler ce cycle et perturber l'équilibre de la vie dans les Marches d'Argent. Les liens surnaturels avec les autres mondes et les plans sont étonnamment nombreux dans le Nord. Ainsi, d'étranges créatures et des aberrations meurtrières venues d'autres mondes migrent fréquemment à travers ces terres. Une autre distorsion provient de la “production de monstres” engendrée par les magiciens et autres savants qui croisent des êtres vivants dans le cadre de projets néfastes connus d'eux seuls. Il en va de même de la production qui résulte de créatures telles que le prodigue des profondeurs qui vomit des flots incessants de répliques des proies qu'il a autrefois dévorées.
Certains prédateurs rusés, tels les dragons, utilisent les prodigue des profondeurs pour s'assurer une source de nourriture inépuisable, dans les régions isolées comme les vallées montagneuses inaccessibles et les îles situées au milieu d'une rivière. D'autres créatures s'en servent pour produire des monstres qui chasseront leurs ennemis ou les maintiendront à distance.
Les créatures communes
Des plus répandues aux moins abondantes, les espèces les plus communes dans le Nord sont le cerf, le klantar (renne), le shaggun (des animaux indomptables proches du bison), le rothé fantôme, le lapin, le sanglier, l'orignal, l'élan, le rat des roches (un rongeur voleur d'œuf semblable au lézard), le chat arboricole (un félin grimpeur qui se comporte comme un écureuil), l'ours, le glouton des baies (un rongeur proche de l'écureuil rayé qui détale dès que l'on approche), le bélier des montagnes et le tigre rouge. Le castor, la belette, le renard et la souris sont également communs dans cette région, même si ces espèces sont moins rencontrées depuis que les hommes sont venus exploiter la terre des Marches.
Bien que l'on ait tendance à moins les remarquer, les oiseaux sont, et de loin, beaucoup plus nombreux que la plupart des autres animaux. Les plus, courants sont le vautour, le dindon sauvage, le corbeau des neiges, le canard, l'oie sauvage, le fleurr (tétras), le faucon et la petite et bruyante fauvette appelée “teripe” d'après son chant. Il existe également de nombreuses espèces d'oiseaux chanteurs et de hiboux mais, à l'exception de la teripe, aucune d'entre elles n'est visiblement plus répandue que les autres.
Les insectes, bien entendu, dépassent en nombre toutes les autres forme de vie et ont également tendance à ne jamais se faire remarquer, à l'exception de ceux qui piquent ou appartiennent aux espèces géantes. Seules les guêpes géantes et divers coléoptères de grande taille prospèrent dans le Nord où les vents violents, l'humidité et les températures glaciales ont tendance à empêcher la prolifération des insectes.
Dans les Marches, comme partout ailleurs, les vipères et autres serpents sont le plus souvent rencontrés alors qu'ils profitent du soleil sur des rochers. Mais dans les ruisseaux, les rivières et les marais aux eaux glaciales, les reptiles sont pratiquement inexistants. Sur les sols plus secs, on trouve de petits serpents des neiges, pour la plupart inoffensifs, dont la couleur de la peau peut virer du blanc au gris brun marbré des rochers et des herbes mortes. Les eaux restent, quant à elles, le domaine quasi exclusif des poissons. Les shalasses, les loutes, les poissons plats et autres espèces florissantes abondent dans les rivières Rauvin et Surbrin, ainsi que dans les petits cours d'eau de la région. La plupart des voyageurs humains tenaillés par la faim savent comment reconnaître les nageoires bleues et les nageoires d'argent, comment jeter un filet dans l'eau et allumer un feu sous une casserole.
Les monstres
Les monstres qui sévissent dans le Nord constituent un souci majeur pour la plupart des habitants civilisés de cette contrée. Les terres sauvages constituent l'une des dernières frontières que les prédateurs de toutes sortes peuvent librement arpenter - et les Marches offrent des sources de nourriture attrayantes pour la plupart de ces créatures. Bien que les troupeaux de striges, les ours-hiboux et les loups soient encore trop nombreux, les gens craignent bien davantage les périls que représentent les dragons, les tyrannœils et les vers des glaces - ou les lycanthropes qui hantent en secret les villes et les cités et chassent leurs voisins humains à la faveur de la nuit.
Grâce aux ballades et récits de taverne, les dragons sont les créatures les plus connues de toutes. Dans les Marches, cela est justifié. Bien que de nombreux habitants du Nord aient été dévorés par de redoutables dragons comme Klauth et les Morueme, Lunargent doit probablement sa croissance et sa stabilité aux dragons - à deux dragons bien spécifiques, pour être plus précis.
La vénérable dragon d'or femelle Valamaradace, la Reine Dragon de Lunargent, et son compagnon, un dragon d'argent adulte, ont veillé sur Lunargent bien avant la venue d'Alustriel au pont de la Rauvin. Ensemble, les deux dragons habitent une montagne flottante enveloppée de brume à partir de laquelle Valamaradace règne sur un domaine qu'elle surveille tel un jardinier anxieux. Elle a ainsi repoussé divers fléaux, des prédateurs, des créatures maléfiques et nourri les choses qui avaient besoin de croître, rendant de la sorte possible que les Marches d'Argent survivent alors qu'elles étaient particulièrement vulnérables, et ce en dépit des orques et de dragons affamés. Ses efforts ont peut-être permis aux Marches de devenir le bastion des arts, de la beauté et du commerce qu'elles sont aujourd'hui. L'argent et l'or ont été les meilleurs gardiens de la cité depuis des siècles.
Les dragons du Nord |
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Aucune liste des dragons du Nord ne peut espérer englober l'ensemble des dragons qui ont entrepris d'attaquer, de piller ou diriger Faerûn. Cependant, la plupart des sages s'accordent à dire que les dragons de marque des Marches d'Argent et la Frontière Sauvage, à l'exception de ceux qui ont déjà été mentionnés ailleurs, incluent les individus qui suivent : Arauthator, la Vieille Mort Blanche : Le domaine de ce vieux dragon blanc mâle couvre les sources de la Surbrin et l'Épine dorsale du Monde. Arveiaturace : Également connu sous le nom de Griffes de Glace ou de Dracosire Blanc, ce dragon blanc femelle d'âge vénérable dispose d'un domaine qui s'étend sur la mer des Glaces flottantes. Claugiyliamatar : Dragon vert femelle d'âge vénérable dont l'antre se trouve quelque part le long de la côte des Épées entre le Mirar et le Dessarin. Felgolos, le Malheur Volant : Ce dragon de bronze mâle et adolescent, prédisposé aux accidents, arpente librement le Nord. Hoondarrh, la Furie Rouge de Mintarn : Ce dragon rouge mâle d'âge vénérable dort beaucoup, mais attaque périodiquement la partie supérieure du val Delimbiyr, les montagnes Nétheres et le vieux Delzoun lorsqu'il a faim. Insyzor : Une dracoliche à pointes d'âge vénérable qui niche à la source de la rivière Eaublanche dans ]es pics gris et hante l'ensemble des terres Déchues. Il est réputé pour veiller sur des richesses fabuleuses provenant des ruines du royaume nain d'Ammarindar. Iymrith, le Fléau du Désert : Un dragon bleu femelle d'âge vénérable qui niche près d'Ascore dans l'Anauroch, mais qui chasse dans le val Delimbiyr et la passe de Tournepierre. Nurvureem, la Dame Noire : Ce dragon d'ombre femelle adulte, qui se prend pour une grande dame humaine régnant sur un manoir en ruines au nord d'Amphail, attaque le long de la vallée du Dessarin et du val Delimbiyr. Olothontor, le Dragon Ménestrel : Un dragon bleu mâle d'âge vénérable, véritable mélomane, qui recherche de la musique à travers tout le Nord. |
Les dragons et les wivernes représente une menace en constante diminution dans les Marches d'Argent, sauf pour les aventuriers assez courageux - d'autres diraient assez insensés - pour partir à la recherche de leur antre. Cela est en grande partie dû aux efforts des fils d'Alustriel qui ont récemment entrepris de débarrasser les Marches et les terres sauvages environnantes de leurs monstres les plus voraces. Ils préfèrent souvent les inciter à s'éloigner plutôt que les attaquer de front. De temps en temps, les créatures approchées choisissent de ne pas se mesurer aux forces des Marches d'Argent et jettent leur dévolu sur d'autres terres.
Il n'en va pas de même pour les monstres qui se réunissent en bandes et entreprennent d'attaquer, de piller et d'abattre tous ceux, qui croisent leur chemin. Les trolls, gobelours, gobelins et autres orques sont les plus nombreux de ces monstres, mais les hobgobelins, géants, gnolls, kobolds, ettins et autres drakoniens lancent des raids sur les Marches d'Argent et se font de plus en plus téméraires alors que leur nombre s'accroît dans le même temps, et même plus rapidement, que les Marches gagnent en richesse, en population, en territoire et en puissance militaire. La situation évolue à un rythme soutenu vers un conflit à grande échelle.