Table des matières
Les Chevaliers de l'écu
Le marchand de soie se tenait devant Tannus, baissant les yeux en parlant. “Vous voyez, Tannus, il n'y a que vous vers qui je puisse me tourner. Allez-vous m'aider ?”
Tannus regarda le marchand et lui sourit avec bienveillance. C'était en effet vraiment dommage que la cargaison de soies rares et exotiques ait été “perdue” à cause des bandits rencontrés sur la route menant en Amn. Klemm se sentirait-il mieux s'il savait que les soies étaient loin d'être en train de pourrir sur un coin de route, stockées en sûreté dans l'une des réserves personnelles de Tannus ? Peu probable, très peu probable.
“Klemm, mon ami. Bien sûr que je vais t'aider ! Nous avons tous été à ta place un jour ou l'autre, et je sais combien il est important pour toi que tes associés en Amn reçoivent leurs marchandises” dit le Chevalier de l'écu.
Tannus continua son discours à son client ne se doutant de rien. “En fait, il se trouve que j'ai justement de la soie sous la main. je vais devoir te faire payer un peu plus qu'à mon habitude, parce que j'ai quelques autres clients intéressés par cette soie, et qu'ils ne seront pas heureux lorsqu'ils se rendront compte qu'elle n'est plus disponible. Mais étant donné que tu es un ami dans le besoin, je veux bien te réserver ce traitement de faveur pour cette fois. Cela te convient-il ?”
Le marchand de soie n'avait pas d'autre choix que de payer le prix fort, et Tannus le savait parfaitement. Si Klemm ne livrait pas les soies en Amn comme promis, il aurait beaucoup plus d'ennuis que ceux qu'il aurait en vidant ses économies pour remplir les coffres déjà débordants de Tannus.
Les Chevaliers de l'écu forment un réseau de nobles et de marchands partageant des informations destinées à étendre leur influence sur leurs centres d'intérêts respectifs. Les membres de cet ordre sont pour la plupart entièrement concentrés sur eux-mêmes. Ils pourraient se servir des informations glanées par l'organisation pour améliorer la vie dans de nombreux territoires, mais ils préfèrent s'en servir pour gagner de l'influencé politique et des avantages personnels.
Nombre de Chevaliers sont des aristocrates légitimés et des commerçants qui ne voient aucun mal à acquérir certaines informations étranges mais utiles. Pour beaucoup d'entre eux, l'association avec la Chevalerie est plus une affaire de tradition familiale et de convenance qu'une décision consciente.
D'autres membres, pourtant, ne sont pas si désinvoltes dans leur affiliation à l'ordre. Pour eux, leur ordre de Chevalerie vient avant tout, car il est la clef qui ouvre les portes du pouvoir personnel et de la richesse qu'ils désirent. Et il existe encore une autre sorte de membres, inconnue des deux autres : une cabale interne de Chevaliers qui servent la véritable puissance de l'ordre — un être dédié à la diffusion de son propre style de cruauté et de corruption politique à travers Faerûn.
Bref historique
Les Chevaliers peuvent faire remonter les origines de leur ordre jusqu'à il y a plus de quinze siècles. Leur but originel était de servir d'informateurs à la monarchie de Téthyr durant les Guerres des Tyrannœils en -170 CV. Ils dérivèrent leur nom du célèbre écu de Silvam, un artéfact qu'on dit avoir été forgé par la magicienne Zhyra Fisbarde-Ithal. L'artéfact a été perdu, bien que l'histoire ne garde pas de souvenirs du lieu et du temps de sa disparition. Peut-être pas par coïncidence, les Chevaliers furent officiellement dissous peu de temps après la disparition de l'écu (environ trois cents ans après la formation de l'ordre), après avoir été faussement accusés d'avoir pris part au meurtre du roi Léodom IV de Téthyr.
Les plus anciens Chevaliers continuèrent pourtant à se réunir en secret, établissant les nombreuses traditions et coutumes qui ont survécu jusqu'à aujourd'hui. En partageant des informations économiques, politiques et historiques vitales rassemblées par leurs agents et eux-mêmes, les nobles furent capables de faire d'excellents investissements et échanges et de prendre des décisions politiques qui ont développé leur fortune personnelle et leur ont permis de garder une avance non négligeable sur leurs rivaux. N'invitant qu'une poignée de leurs confrères nobles à rejoindre l'ordre d'années en années, les Chevaliers de l'écu demeurèrent une organisation relativement petite avec des buts relativement modestes jusqu'en 889 CV, lorsque le duc Tithkar Illehhune rejoignit la société.
Avec son intégration, le duc ramena à l'organisation un énorme écu magnifiquement incrusté de joyaux, portant un visage menaçant ciselé dans sa forme, qu'il désigna comme l'Écu du Seigneur Dissimulé. Il persuada ses confrères Chevaliers que l'écu était un cadeau des dieux, signifiant que les Chevaliers de l'écu devaient restaurer leur gloire d'antan. Le duc Illehhune et ses sbires ont établi un cercle intérieur secret parmi les Chevaliers, afin d'augmenter le pouvoir et l'influence de l'ordre. Se baptisant le Conseil de l'écu, cette cabale interne se mit à la tâche afin de restaurer le pouvoir et le succès dont jouissaient les Chevaliers de l'écu dans leurs premières années.
Durant les cinq siècles qui ont suivi, les Chevaliers de l'écu ont en effet redoré leur blason. Bien que toujours relativement peu nombreux, ils comptent dans leurs rangs la plupart des marchands et aristocrates les mieux informés et les plus prospères dans leur sphère d'influence, ce qui de nos jours inclut la plupart de la Côte des épées y compris Amn, Calimshan et Téthyr. Le groupe s'est servi de son réseau d'espions, d'informateurs et de rumeurs pour influencer les évènements de nature militaire, économique et sociale, y compris la création d'importantes routes de commerce, la défaite de la Horde noire (1235 CV), l'établissement ou l'assouplissement d'innombrables tarifs d'échanges et de politiques mercantiles, et la restauration de la monarchie de Téthyr durant les Guerres de réclamation (1366-1369 CV). Tous ces évènements ont été immensément bénéfiques aux membres des Chevaliers de l'écu et du Conseil de l'écu, surtout en augmentant leurs provisions personnelles de richesses et leur pouvoir politique. Dans l'esprit de la majorité des membres de l'ordre, ce sont là les seuls buts et ambitions de l'organisation. Ils se trompent.
L'organisation
Les Chevaliers gardent précautionneusement leurs secrets, malgré le fait que leur structure organisée soit relativement libre et informelle, si l'on excepte le Conseil de l'écu. Séparés géographiquement comme ils le sont, les membres rencontrent rarement plus d'une demi-douzaine de leurs confrères durant leur vie entière. D'anciens règlements locaux stipulent que chaque Chevalier ne peut informer plus de trois personnes, quelle que soit leur identité, qu'il fait partie de l'ordre, et cette règle est toujours effective de nos jours. Aucun des membres hors du Conseil de l'écu ne se rend compte que la direction de l'ordre n'est pas ce qu'elle paraît.
Quartiers Généraux : le palais d'Anselme Hhune dans la ville de la Porte de Baldur.
Membres : 60-100, plus trois ou quatre fois plus d'agents.
Hiérarchie : lâche.
Dirigeants : Anselme Hhune, premier seigneur du Conseil de l'écu.
Religion : Gargauth l'Exilé (voir texte).
Alignement : CN, LM, NM.
Discrétion : élevée.
Symbole : un écu circulaire avec un œil central entouré d'un cercle de diamants.
Les Chevaliers de l'écu produisent leur propre monnaie. Ils utilisent une épaisse pièce d'or, aussi grosse que trois pièces d'or normales. Chaque pièce est estampillée sur une face de la marque de l'ordre. Les pièces sont frappées dans un lieu appartenant à l'ordre, localisé à Athkatla.
Hiérarchie
Sept Chevaliers forment le Conseil de l'écu. Ils se rassemblent périodiquement, jamais deux fois au même endroit, afin de planifier les directives de l'ordre et de coordonner les activités de ses membres. Quatre des membres du conseil sont simplement d'anciens Chevaliers qui ont dédié leur vie à l'ordre, faisant ce qui était le mieux pour eux et l'organisation, souvent aux dépens de l'éthique. Pourtant, les trois autres - le Premier Seigneur de l'écu, le Second Seigneur de l'écu, et la Première Dame de l'écu - servent l'ordre uniquement pour développer le pouvoir de leur sombre maître, le Seigneur Dissimulé de l'écu.
Le Seigneur Dissimulé de l'écu
L'artéfact du Seigneur Tithkar Illehhune est toujours parmi les Chevaliers de l'écu - en fait, c'est maintenant lui qui dirige l'organisation. L'écu est un artéfact sacré de la divinité Gargauth, une puissance mineure cruelle dont le portefeuille inclut la trahison, la cruauté, la corruption politique et les individus abusant de leur force ou de leur pouvoir. Gargauth parle directement à travers l'écu. En manipulant avec soin les membres du Conseil de l'écu depuis des siècles, leur diffusant des bribes d'informations de valeur à utiliser pour le bénéfice de l'ordre, Gargauth a encouragé les membres du Conseil à vénérer l'artéfact et à le traiter comme le Seigneur Dissimulé de leur ordre. Patiemment, il a manipulé les membres du Conseil de l'écu d'années en années, devenant de plus en plus essentiel au succès de l'ordre. Maintenant il leur a usurpé leur place au sommet et est devenu le véritable maître des Chevaliers. Heureusement, il a l'outil parfait en la personne du Premier Seigneur de l'écu, Anselme Hhune, à la soif de pouvoir insatiable. Avec la coopération de cet avide mortel, Gargauth a installé son propre clergé dans le Conseil de l'écu. Il est maintenant dans une position lui permettant de diriger directement les activités de l'ordre.
Dans l'esprit de la majorité des membres du Conseil de l'écu, le Seigneur Dissimulé de l'écu est une intelligence étrange résidant à l'intérieur même de l'écu. Ils respectent son autorité et sa sagesse, le considérant comme la tête nominale de l'ordre. Il ne viendrait jamais à l'esprit du conseil de prendre une décision importante sans avoir d'abord consulté le Seigneur Dissimulé, un peu comme une personne pourrait consulter un oracle ou un jeu de cartes de Talis pour faire la lumière sur une affaire personnelle importante. Le Seigneur Dissimulé ne parle pas toujours au Conseil, même lorsqu'on l'interroge, et dans ce genre d'occasions le Conseil interprète le silence du Seigneur comme un signe d'approbation de la décision qu'il s'apprête à prendre. Pourtant, lors des rares occasions où le Seigneur Dissimulé fait part de son opinion, les Conseil de l'écu suit rapidement ses instructions à la lettre, car il ne s'est jamais trompé. Le Second Seigneur de l'écu, Ghauntz, est le porte-parole du Seigneur Dissimulé, puisqu'il a su faire preuve d'une incroyable capacité à déchiffrer et à interpréter les expressions parfois cryptiques de l'entité.
Le Premier Seigneur de l'écu
L'incroyablement gros duc Anselme Hhune de Kamlann (humain, NM, expert 10) cultive un comportement agréable, mais son cœur est aussi noir que ses cheveux, et seule son ambition est plus grande encore que son tour de taille. C'est un descendant indirect du noble de Téthyr qui a découvert l'Écu du Seigneur Dissimulé, bien que lui-même soit né simple marchand. Il excella dans ses affaires grâce à son esprit vif, et grâce à la combinaison de cette perspicacité et d'une ambition déguisée mais impitoyable, il a amassé une fortune si grande qu'il fut rapidement capable de s'acheter le titre de seigneur. Invité à rejoindre les Chevaliers de l'écu peu de temps après, il a vite gravi les échelons et s'est vu offrir son siège au Conseil de l'écu seulement cinq ans après être devenu membre (aidé par les morts “mystérieuses” de nombreux Chevaliers et d'un membre du Conseil, avec l'aide des Couteaux enflammés et des Masques de la nuit).
Manipulateur politique hors pair, sans égal pour gravir les échelons sociaux, Anselme ne donne sa loyauté que sous forme de prêts à taux variables, rétractés lorsque ses alliés ne s'avèrent plus utiles. Le seul intérêt dont il se préoccupe est le sien. Sa fortune personnelle est immense et ses ressources terriennes vastes, bien que la plupart soient “possédées” par ses agents et comparses pour que ses ennemis et rivaux ne sachent pas la véritable étendue de ses ressources. La couronne de Téthyr a généreusement remercié Anselme pour ses services ces dernières années. Il semble être au courant de tout ce qui se passe dans le Sud et sur la Côte des Épées, un talent qu'il attribue en public à ses affaires professionnelles mais qui vient en effet de son affiliation aux Chevaliers de l'écu.
Depuis l'ascension d'Anselme dans les rangs du Conseil de l'écu, Gargauth l'a choisi comme la cible principale de ses machinations. Devenir le premier seigneur a permis à Anselme d'obtenir le privilège de s'occuper de l'Écu du Seigneur Dissimulé : chaque fois qu'il a saisi l'artéfact, Gargauth lui a chuchoté des encouragements afin qu'Anselme agisse selon ses instincts les plus basiques et les plus cruels. Étant déjà un homme sans trop de scrupules, Anselme a rarement hésité à suivre les conseils du Seigneur Dissimulé, trahissant et commettant des meurtres à la demande des murmures de la divinité. Bientôt Anselme est devenu entièrement la marionnette de Gargauth.
Le Second Seigneur de l'écu
Ghauntz “la Capuche” (humain, LM, prêtre 15 de Gargauth) est un vieillard couvert de cicatrices qui est rarement vu sans ses tuniques sombres et de sa cape à capuche. Il a vénéré et servi sa divinité durant la majeure partie de sa vie adulte. Il est devenu membre de l'ordre grâce aux manipulations de son dieu et c'est de la même manière qu'il obtint son siège au Conseil de l'écu. Maintenant qu'il est l'un des dirigeants de l'ordre, il travaille à s'assurer que la volonté de sa divinité est comprise et obéie. Les autres membres du Conseil de l'écu respectent le rôle de Ghauntz en tant que porte-parole du Seigneur Dissimulé. Ils pensent qu'il n'est rien de plus qu'un prêteur doué pour comprendre le sens des mots du Seigneur Dissimulé, sans se douter qu'il communique réellement directement avec Gargauth.
La Première Dame de l'écu
La duchesse Lucia Thione-Hhune (humaine, CM, experte 7) est une cousine distante de la maison royale de Téthyr. Elle a épousé le duc Anselme Hhune il y a trois ans afin de retrouver sa place parmi les Chevaliers, qu'elle avait perdu dans une débâcle embarrassante durant laquelle elle avait tenté de prendre le contrôle de la ville d'Eauprofonde. La belle aux cheveux noisette fut exilée de la cité des splendeurs pour ses crimes et perdit son rang parmi les Chevaliers à la fois pour son échec et pour avoir déçu les autres membres.
Anselme a manœuvré avec talent pour redorer le statut perdu de son épouse et a réussi cette année à la faire entrer dans le Conseil de l'écu (avec l'aide de Ghauntz et du Seigneur Dissimulé). Pourtant, il ne l'a pas fait par sens du devoir ou par amour. Leur mariage est une convenance politique, et ni l'un ni l'autre ne se fait d'illusions quant à la fidélité de son partenaire. Anselme a pour but d'endoctriner Lucia dans la vénération de Gargauth, pour qu'elle aussi puisse aider le Seigneur Dissimulé à asseoir son contrôle sur l'ordre. Pour sa part, Lucia n'a toujours pas entendu le Seigneur Dissimulé parler, mais elle a vu les résultats de l'association d'Anselme avec l'artéfact et son maître. Il est peu probable qu'elle refuse une opportunité d'accroître son pouvoir personnel.
Motivations et objectifs
Les méthodes employées par les Chevaliers de l'écu sont en fait plutôt simples. Lorsqu'un membre entend quelque chose qui pourrait potentiellement intéresser un confrère, voire l'ordre tout entier, il le rapporte au Conseil de l'écu. Les membres du conseil coordonnent et analysent à leur tour l'information reçue, la redistribuant aux membres qui selon leur opinion pourront en faire le meilleur usage. La plupart des membres se servent de cette information pour améliorer leurs propres affaires, leur position politique ou tirer avantage des courants et évènements économiques. Un Chevalier pourrait par exemple prévenir le Conseil de l'écu que la moisson de blé d'une certaine communauté semblerait plus faible que prévue après la récolte prochaine. Le conseil pourrait redistribuer cette information à un autre membre impliqué dans le commerce de blé, ce membre pourrait ensuite agir rapidement pour capitaliser sur le manque de blé, faisant un joli profit et coupant court à ses concurrents sur ce marché bien précis. Le Conseil de l'écu reçoit chaque jour des douzaines d'informations de ce genre. Prises individuellement, ces bribes d'informations - certaines aussi peu fiables qu'une rumeur de cour - ne veulent pas dire grand chose. Mais prises dans leur ensemble, elles représentent une vue plutôt complète des faits plutôt importants pour tous ceux cherchant à gagner certains avantages.
En tant que groupe, les Chevaliers obéissent généralement à la lettre aux lois lorsqu'ils poursuivent leurs activités de récolte d'informations. Un membre cultive d'habitude un réseau d'informateurs parmi ses contacts sociaux et professionnels, et nombre d'entre eux n'hésitent pas à se servir de leurs propres amis et de leurs familles comme sources potentielles d'informations. Certains membres de l'ordre sont capables de prendre la loi en mains afin de mener à bien certains objectifs qu'ils considèrent plus importants que la respectabilité des statuts locaux. Mais l'ordre a eu un succès phénoménal en faisant pression politiquement et économiquement pour faire modifier les lois ou les faire tout simplement disparaître, ce qui est une manière bien plus sûre d'accomplir ses objectifs que de commettre des actes criminels.
Les Chevaliers sont liés par un serment, hérité des premiers jours de l'ordre, qui leur interdit de prendre part à toute activité pouvant nuire à l'organisation ou d'agir contrairement aux intérêts de ses membres. Pourtant, il n'est pas toujours possible de savoir qu'un acte bien particulier va affecter négativement un confrère Chevalier, c'est pour cela qu'un système de rétribution et d'excuses a été établi au cours des années pour gérer les infractions non-intentionnelles à cette règle. Lorsqu'un membre agit par inadvertance contre les intérêts d'un confrère Chevalier, il est attendu de lui de s'excuser immédiatement et de fournir une certaine somme en argent ou en biens commerciaux en compensation. Le Conseil de l'écu est l'arbitre final de ce genre d'affaires. Les Chevaliers qui essaient de tricher et de couper court à cette dette à l'organisation où à un confrère sont en général parmi les membres de l'organisation ayant la durée de vie la plus courte.
Le Conseil de l'écu
Contrairement aux Chevaliers usuels, les membres du Conseil de l'écu ne prêtent aucune attention aux lois ou à la morale - ce genre de choses ne concerne en rien un véritable maître des évènements. Le Conseil se sert des informations qu'il récupère auprès des membres constitutifs afin de prévoir des assassinats, de donner des pots-de-vin aux figures politiques importantes, de faire chanter les riches, et de conduire des politiques commerciales agressives en rachetant des commerces en difficultés. Parfois ils font eux-mêmes le sale boulot, mais la plupart du temps ils établissent des contrats avec d'autres organisations et sociétés, comme les Masques de la nuit, les Couteaux enflammés ou les voleurs de l'ombre. Ils ne rechignent pas à faire affaire avec le Zhentarim, la Confrérie des arcanes, les Magiciens Rouges ou tout autre groupe qui pourrait leur être d'une quelconque utilité dans l'accomplissement de leurs buts. De cette manière, ils augmentent leur propre richesse et leur pouvoir, et étendent celui de l'ordre. Puisque la façade publique d'Anselme demande une apparence de loyauté totale à sa Téthyr natale, l'ordre ne conduit aucune des ses moins recommandables opérations dans cette contrée. De plus, Anselme utilise les informations glanées grâce à sa position parmi le Conseil de l'écu pour aider la monarchie de Téthyr.
Le Seigneur Dissimulé
Le but principal de Gargauth, à court terme, est de rassembler le plus de fidèles parmi les Chevaliers de l'écu. Il a confié à Ghauntz la tâche de prêcher sa bonne parole à travers les autres membres du Conseil de l'écu, et à travers Anselme il cherche à démontrer son pouvoir en rendant le premier seigneur encore plus prospère. Actuellement il travaille à un plan permettant à Anselme de se rapprocher de la monarchie de Téthyr, le mettant en position pour pouvoir prétendre au trône. Alors que la foi des Chevaliers est absorbée, ceux qui s'avèrent résistants peuvent être rejetés par l'ordre et remplacés avec d'autres plus flexibles. Avant tout, Gargauth voit les Chevaliers comme les fondations pour une hausse franche de la popularité de sa religion - et donc comme un outil pour augmenter sa stature et son pouvoir parmi les divinités.
Recrutement
Un Chevalier peut parrainer une personne, quelle que soit sa race ou son genre, pour entrer dans l'ordre. Le candidat doit rencontrer le Conseil de l'écu et, s'il est digne d'être accepté, doit jurer les serments de loyauté et de secret tout en posant sa main sur l'écu du Seigneur Dissimulé. Ceux qui manquent à leurs obligations peuvent se voir expulsés de l'ordre par un vote majoritaire du Conseil de l'écu. Ceux qui osent trahir l'ordre finissent la plupart du temps par mourir sous la lame d'un assassin engagé. La majorité des nouvelles recrues viennent d'Amn, du Calimshan et de la Côte des Épées, là où les membres de l'ordre sont les plus nombreux et où son influence est la plus forte. La majeure partie d'entre eux fait partie de la noblesse, mais certains sont simplement des marchands extrêmement riches.
Rencontres
Les Chevaliers ne maintiennent aucun bras militaire ni corps d'agents à l'intérieur de la structure de l'ordre, si ce n'est les serviteurs qui s'occupent des membres lorsqu'ils se réunissent pour parler affaires. Chaque Chevalier a sa propre responsabilité de création et de maintien de son réseau personnel d'informateurs. Il est donc fort peu probable que des personnages rencontrent un groupe de Chevaliers dans le cours normal d'une aventure.