Corpus draconique 3.5

L'histoire de l'ordre de la Mort longue remonte aux premiers temps de Calimshan, après sa libération du règne des génies. Il avait été fondé à l'origine pour permettre aux esclaves au service des génies de développer des moyens de défense et de rébellion à l'encontre de leurs maîtres élémentaux. Mais, à mesure que le temps passait, les moines sont devenus de plus en plus obsédés par le meurtre et par l'idée de mort, bien au-delà de leurs premières intentions. Après avoir été chassés de Calimshan, ils furent expulsés à plusieurs reprises des sites où ils tentaient de s'établir, mais finirent toujours par trouver un nouveau refuge. Le monastère du Lac de vapeur est niché au sein des Montagnes Trempfeu, au sud-ouest d'Innarlith et comptabilise aujourd'hui plus d'une centaine d'années d'existence. Fondé par un fervent adorateur de Myrkul, il arbore de nombreux symboles liés à la divinité qui n'est plus.

Le monastère pourrait fort bien être qualifié de paisible, en faisant abstraction des entraînements au combat qui s'y pratiquent. Hormis à ces occasions, les moines de la Mort longue sont de nature calme et contemplative. Un combat rituel, qui se déroule chaque année lors de la Fête de la lune, sert à déterminer l'identité du moine qui dirigera le monastère pour les douze mois qui suivront. Souvent poursuivi jusqu'à ce que mort s'en suive, il arrive pourtant que le vainqueur n'inflige qu'une blessure très douloureuse au perdant en guise de souvenir et de leçon. Ces affrontements constituent les seules occasions où les moines appartenant à l'ordre sont autorisés à se combattre les uns les autres, à mort.
On murmure qu'il existe au moins trois monastères de la Mort longue dans tout Faerûn, de tailles et de populations identiques (les statistiques suivantes s'appliquent à l'un d'entre eux). Les monastères mis à part, il existe probablement des dizaines de corpuscules de moines itinérants, entourés de poignées d'élèves.
Quartier général : Montagnes Trempfeu, Lac de vapeur.
Membres : 100.
Hiérarchie : militariste.
Dirigeants : Lenet la froide.
Religion : diverse.
Alignement : LM, LN.
Discrétion : faible.
Symbole : les moines ont une préférence pour les représentations en forme de crâne, un diamant noir en décorant souvent le front. Ils sont nombreux à porter des tatouages ou des scarifications de ce type.

Trois individus d'importance se partagent l'administration du monastère. Le reste de ses occupants vit sur un pied d'égalité, quoique les élèves de rang inférieur s'efforcent de se surpasser les uns les autres en vue de distinctions statutaires informelles.

Lenet la froide (humaine, LM, moniale 7/guerrière 4) dirige le monastère. D'âge mûr et dotée d'un regard de glace, Lenet a occupé ce poste pendant sept ans d'affilée. C'est une machine de mort efficace, qui montre toujours un grand détachement vis-à-vis de ses émotions.

Tohkis (humain, LM, moine 5/guerrier 3) est l'entraîneur en chef des novices et des jeunes élèves. Il excelle quand il s'agit d'engendrer l'exact degré de douleur et d'agressivité qui poussera autrui à exploiter son potentiel. La plupart de ses élèves le détestent, tout en respectant sa puissance.

Idim (humaine, LM, moniale 8) s'efforce constamment d'améliorer sa connaissance des arts martiaux, de l'anatomie humaine et de la mince frontière qui sépare la vie de la souffrance et de la mort. Elle devient le mentor de tous les élèves qui embrassent la philosophie sous-jacente à l'ordre.

Les moines cherchent à comprendre la mort et à atteindre la perfection en la matière. Sans qu'aucun ne sache vraiment de quoi il s'agit, ils pensent qu'en infligeant souffrances et mort à autrui, ils appréhenderont mieux ce dont ils ont besoin pour parvenir eux-mêmes à une mort parfaite.
Les moines parcourent la terre, abordant les gens, à coups de poing et de pied, partout dans Faerûn. Ils ont découvert qu'en se faisant passer pour des mendiants, ils gagnaient beaucoup en discrétion et en liberté de mouvement. L'ironie du sort a voulu que bon nombre de locaux les confondent avec les Fourbus (les moines d'Ilmater), ce qui constitue une grande offense pour les adorateurs du Dieu qui pleure.

Les moines n'acceptent dans leurs rangs qu'une dizaine de nouveaux élèves par monastère et par an. Hormis leur alignement qui doit être loyal neutre ou loyal mauvais, ceux-ci doivent satisfaire à certains tests physiques. Le monastère accepte également des novices plus âgés, qui sont en général des guerriers montrant un intérêt pour la mort ou des moines d'autres ordres ayant perdu leurs illusions. Ils apprécient tout particulièrement d'enseigner aux adorateurs de Loviatar que la souffrance n'est qu'à un pas de la mort et à ceux d'Ilmater que la douleur est la seule façon de comprendre la condition du mortel.

Certains moines appartenant à cet ordre connaissent des adorateurs de Cyric ou de Kelemvor, du fait de leur association passée avec Myrkul. D'autres ont reçu des gages d'amitié de la part de certains prêtres de Velsharoon, qui souhaiteraient ainsi s'arroger les services des moines de la Mort longue.

Les moines se heurtent aux divinités bienveillantes en faveur de la vie, comme Chauntéa et Lathandre, et sont les ennemis jurés de l'Église d'Ilmater, qui considère leur obsession de la souffrance et de la mort comme à peine moins répugnante que l'amour immodéré de Loviatar pour la punition. Kelemvor, le Seigneur des morts, préférerait qu'ils ne s'entraînent pas sur des victimes non consentantes et encourage ses fidèles à abattre ces moines ou à les convaincre de se mesurer à des morts-vivants.

Les moines de la Mort longue combattent généralement à mains nues et s'attaquent de préférence à des créatures humanoïdes. Lorsqu'ils doivent combattre des non-humanoïdes, ils ne rechignent pas à recourir aux armes, et tout particulièrement si leurs frappes à mains nues se montrent peu efficaces contre leurs ennemis. Dans de telles circonstances, ils montrent une préférence pour le kama. S'ils parviennent à faire tomber leur ennemi, leurs attaques à venir viseront uniquement à le tuer ou bien à lui donner le coup de grâce.